da LE PETIT BOUQUET
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Le quotidien électronique de l'actualité française
No 640 - Paris, le mardi 22 février 2000.

Elle est belle ma Bretagne! Ses plages, sa côte et son arrière pays plein
de charme ...et de pétrole. On savait une partie du littoral breton et
vendéen englué par les nappes de fioul qui s'échappent du dernier navire
naufragé, l'Erika. On apprend maintenant que la terre est pourrie
d'hydrocarbures. « Selon l'association Robin des Bois, des déchets bruts
des marées noires causées par les naufrages du Torrey Canyon, Bohlen, Amoco
Cadiz et Tanio seraient enfouis sur des sites illégaux et non étanches »,
révèle Le Figaro. Une annonce qui a provoqué un « vent de panique » sur la
Bretagne. Neuf communes des Côtes-d'Armor seraient concernées. Interrogés à
ce sujet, les élus locaux considèrent les révélations de l'association
écologistes comme « des élucubrations ». « "Complètement saugrenu", a
déclaré le maire de Perros-Guirec et Ploumanach où quatre sites ont été
relevés. "J'étais présent au moment des catastrophe de l'Amoco Cadiz et du
Torrey Canyon. Certes, des fosses ont été creusées pour stocker le mazout,
mais tout a été pompé depuis, sinon, nos ruisseaux auraient été infiltrés.
(...) Il n'y a aucune inquiétude à avoir" ».
L'étonnement est le même dans les autres communes citées, mais Robin des
Bois « n'en démords pas ». « Des stockage illégaux et non étanches
persistent. Des conséquences sont à craindre sur ces sites riches au niveau
biologique, comme les îles d'Er », affirme l'association. Son président,
Jacky Bonnemains, « aurait obtenu ces renseignements sur le stockage à
l'occasion de réunions interministérielles auxquelles participe Robin des
Bois depuis 1993 ». Si la Direction régionale industrie recherche
environnement (DRIRE) de Rennes reconnaît un certain nombre de sites
pollués en Bretagne, aucun ne présente de danger selon elle.
Robin des Bois avait déjà tiré la sonnette d'alarme en janvier, après la
découverte d'un dépôt autorisé de 6000 tonnes de déchets, provenant de
l'Amoco Cadiz. Un dépôt autorisé « à titre provisoire » en ...1978 !
« Les 220 000 tonnes de pétrole échappées de l'Amoco Cadiz avaient généré
2 millions de tonnes de déchets. 15 000 ont été acheminés en
Loire-Atlantique. 10 000 ont été retraités. Le reste, composé de sable
souillé, a été déposé dans la décharge contrôlée de Donges », explique Le
Figaro. Dans ces conditions, qu'adviendra-t-il des déchets provenant de
l'Erika ? Seront-ils, eux aussi, enfouis, cachés, en attendant mieux ?

> Adelaide ROBAULT
Le Petit Bouquet (C) 2000