Da LE PETIT BOUQUET (http://www.le-petit-bouquet.com)

Le quotidien électronique de l'actualité française No 609 -

Paris, le lundi 10 janvier 2000.

Il n'a pas bonne mine le Pdg de Coudray, responsable de l'usine filiale du groupe Paul Prédault, d'où sont sorties les rillettes à la listériose. Cette nouvelle contamination de produits alimentaires par la listeria a causé la mort d'un nourrisson de vingt jours et d'une personne de soixante-douze ans, a plongé une personne dans le coma et envoyé trois autres consommateurs à l'hôpital. Selon Ouest-France Dimanche, repris par L'Humanité, cette société savait depuis novembre 1999 que la listeria, une bactérie tueuse, avait été repérée dans des productions de sa filiale ». Si cette information s'avérait », poursuit L'Humanité, la responsabilité pénale du groupe Paul Prédault serait gravement engagée ». Si l'alerte sanitaire avait été donnée en novembre, et les produits concernés retirés de la vente, des vies auraient certainement pu être sauvées ». Ces intoxications risquent de coûter très cher à la société, qui a déjà perdu 16% de sa valeur en bourse. D'autant plus que la responsabilité du groupe Prédault a été clairement mise en cause dans la précédente hécatombe qui avait tué 63 personnes et provoqué 22 avortements en 1992. A cette époque, l'Agence de sécurité sanitaire n'avait pas rendu public le nom du responsable de cette mortelle épidémie, et avait ainsi empêché les familles des victimes de déposer une plainte ciblée ». Pour se justifier, l'administration avait faire sienne une argumentation spécieuse (...) M. Jean-François Guthmann, alors directeur général de l'alimentation, justifiait la non divulgation du nom du responsable "en terme d'éthique" (sic) : "Fallait-il alors mettre l'entreprise concernée au ban, avec les enjeux économiques que cela comporte ?" ». Autrement dit, l'administration s'est arrogé le droit de soustraire à l'action de la justice un industriel responsable de 63 décès ! », s'indigne L'Humanité. Et le quotidien de demander : Quelle a été la contrepartie de ce silence des administrations sanitaires au profit d'un groupe privé ?". De leurs côtés, les responsables de la société Paul Prédault plaident pour une dilution des responsabilités ». La rupture de la chaîne du froid aurait entraîné la multiplication des bactéries contenues à un taux inoffensif dans les produits alimentaires. A cette heure, une enquête est en cours pour vérifier cette possibilité.

> Adelaide ROBAULT Le Petit Bouquet (C) 2000