Da LE PETIT BOUQUET

(http://www.le-petit-bouquet.com)

Le quotidien électronique de l'actualité française

No 593 - Paris, le lundi 13 décembre 1999.

Une forte tempête a traversé une partie de la France dans la nuit du samedi au dimanche. Deux hommes ont perdu la vie, un sapeur-pompier de Nantes, tombé d'un toit, et un véliplanchiste, disparu au large des côtes de la Gascogne. Autre drame, un pétrolier battant pavillon maltais s'est abîmé au large des côtes du Finistère, à 40 milles (environ 70 kilomètres) de la pointe de Penmarc'h. L'Erika s'est littéralement brisé en deux, libérant plusieurs milliers de tonnes de fioul dans la mer. Le pétrolier, parti de Dunkerque avec 24 000 m3 de carburant, faisait route vers l'Italie. Ses 26 matelots ont pu être évacués, et aujourd'hui l'angoisse de la marée noire obsède les esprits. Tout le monde garde en mémoire le désastre de l'Amoco Cadiz, échoué en septembre 1978, déversant 220 000 tonnes de pétrole brut sur le littoral breton. Selon les spécialistes intervenant sur le naufrage de l'Erika, la nature du fioul, " un produit épais, visqueux, non dispersible ", à l'avantage de ne pas contenir des " fractions légères aromatiques, les plus toxiques que l'on trouve dans le pétrole brut ". " Son effet le plus dommageable est l'engluement ", explique au Parisien Michel Girin, directeur du Centre de recherche et de documentation sur les pollutions accidentelles des eaux. L'image d'oiseaux aux plûmes gluantes de pétrole resurgit alors devant nos yeux. " La solution ", explique France-Soir, serait de " pomper le bateau pour l'alléger et transférer sa cargaison à un autre navire ". Hier soir, la nappe de fioul faisait un kilomètre de long sur une centaine de mètres de large. Le préfet maritime a déclenché un plan d'urgence mobilisant tous les moyens de remorquage possibles, " mais la Marine nationale s'interdisait encore tout catastrophisme. On ne parlait pas hier soir de marée noire, les côtes bretonnes ne semblaient pas menacées par la pollution ". Il se peut que le vent aidant, le fioul se répande dans la mer sans toucher terre. Le mal n'en serait pourtant pas moindre.

> Adelaide ROBAULT

Le Petit Bouquet (C) 1999

Aggiornamento da
LE PETIT BOUQUET
Le quotidien électronique de l'actualité française.
No 597 - Paris, le vendredi 17 décembre 1999

Le feuilleton de la chasse au fioul revient chaque jour dans nos quotidiens. La nappe de pétrole qui s'est échappée de l'Erika, dérive toujours sur l'océan Atlantique, et les tentatives de pomper le carburant demeurent vaines. L'Humanité a choisi de revenir sur les causes de ce « drame de la mondialisation ». « Pavillon maltais, équipage indien, propriétaire italien (Tevere Shipping), affréteur français (Total Fina) », la carte d'identité du pétrolier « symbolise la dilution des responsabilités qui caractérise aujourd'hui une flotte commerciale engagée dans la course au moindre coût ». L'nquiétude est légitime quand l'on apprend que « 30% de la flotte mondiale des pétroliers, représentant 50% du volume de pétrole transportés, navigue sous l'un des sept grands pavillons de complaisance sur les 27 recensés par l'ITF » (la Fédération internationale des syndicats des ouvriers du transport). Le Panama compte a lui seul 800 pétroliers naviguant sous son pavillon, le Liberia 510 et les Bahamas 188. Les avantages d'un tel système sont nombreux : « peu d'impôts, des frais d'immatriculation réduits, et une main d'oeuvre recrutée sous la législation sociale du pays d'immatriculation (le Liberia ou le Honduras par exemple) par des "marchands d'homme" à coût minimal ». L'addition est simple, « pour un pétrolier de 40 000 tonnes, la dépense moyenne quotidienne passe de 27 600 francs sous pavillon national à 20 000 francs sous pavillon de complaisance ». Résultat, « le propriétaire exploite jusqu'à la corde un vieux "bateau-poubelle", l'affréteur richissime rogne chichement sur le coût du transport, le pavillon de complaisance vole le fisc des États et les Indiens vendent leur peau jusqu'au risque de la perdre », s'enflamme Charles Sylvestre dans son éditorial. Quant à la flotte française, si elle s'avère surveillée et entretenue, elle est aussi « particulièrement vieille ». Bref, le danger ne vient pas seulement de l'étranger. L'épisode de l'Erika devrait amener les pouvoirs publics à « prendre la mesure de cette affaire. ils jouent leur crédibilité sur les suites qu'ils vont donner, sur les décisions nationales et internationales qu'ils vont retenir. Le contrôle citoyen n'est pas un slogan ».
> Adelaide ROBAULT

Le Petit Bouquet (C) 1999

LE PETIT BOUQUET Le quotidien électronique de l'actualité française. No 601 - Paris, le mercredi 22 décembre 1999 Joyeux Noël à l'Ile d'Yeu. Les premières nappes de pétrole devraient toucher l'île dans la nuit du 24 décembre. Un plan de lutte maximale doit être lancé aujourd'hui », nous explique Libération. Après le plan Polmar-mer, le préfet maritime devrait en effet déclencher le plan Polmar-terre, mobilisant tous les moyens matériels et humains pour lutter contre une marée noire ». Pour l'instant, la pose de barrages flottants a été étudiée dans certains ports comme en mer, mais leur efficacité risque d'être quasiment nulle ». Partout, c'est le branle bas de combat. De leur côté, huissiers et photographes n'ont pas chômé. Après le Vendée et l'Ile de Ré, la quasi-totalité des communes du littoral de Charentes Maritimes (une soixantaine) à fait appel à leurs services pour constater la propreté de leurs rivages (...) ces constats visent à éviter les désillusions qu'ont connues, après le naufrage de l'Amoco Cadiz en 1978, les communes bretonnes, à qui les compagnies d'assurances reprochaient de ne pas pouvoir prouver la propreté de leurs plages avant la marée noire ». Pointée du doigt, la compagnie TotalFina continue quant à elle de nier toute responsabilité dans le naufrage de l'Erika. Interrogé par Le Figaro, Thierry Desmarest, Pdg du groupe pétrolier, s'est défendu de toute imprudence. Le droit maritime international est très précis : c'est l'armateur qui possède le navire et qui en assure la gestion nautique qui est responsable de la pollution. Nous ne sommes que l'affréteur, l'utilisateur du moyen de transport (...) Avant d'affréter un navire, nous lui imposons des critères techniques très stricts. Cela a été fait pour l'Erika ». TotalFina a promis de mettre à disposition du matériel de nettoyage pour endiguer la pollution créée par le naufrage. Pour autant, ce geste » d'une valeur avancée de 1 milliard de francs, à l'effet d'annonce garanti, doit cependant être relativisé » explique La Tribune. La plupart des compagnies pétrolières participe en effet au financement de deux coopératives, l'une située à Southampton, en Grande-Bretagne, l'autre à Marignane, dans les Bouches-du-Rhône ». Coopératives qui disposent du matériel nécessaire au confinement des nappes de pétrole, à la construction de barrages en mer, à la récupération et à la dispersion des hydrocarbures. C'est ce matériel qui sera comme il se doit mis à la disposition des préfets ». Rien de très normal donc. Pendant ce temps, la colère reste vive chez les bretons. Les pêcheurs de langoustines de Guilvinec réclament ainsi le pompage immédiat des soutes de l'Erika et des nappes, le boycott d'Elf et de Totalfina ainsi que l'interdiction des pavillons de complaisance pour les matières dangereuses ». Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'association Robin des Bois pointe du doigt un autre navire, le Tango D, qui s'apprête à quitter le port de Dunkerque. Ce bateau-poubelle » collectionne les avaries depuis 20 ans ». Tout comme l'Erika, le Tango D bat pavillon maltais, et navigue avec un équipage international : des Egyptiens, des Russes et des Bengalis. Construit par les chantiers navals britanniques il y a 20 ans, le Tango D a collectionné les avaries, incendies et pannes, jusqu'à être bloqué plusieurs années à quai par les Affaires maritimes du Havre qui lui refusaient le droit de prendre la mer. Trop dangereux. Racheté par un armateur grec, il subit une toilette de quinze jours, et reprend du service » aussi sec. Le navire doit quitter le port français le 29 décembre avec à son bord 1000 tonnes de fuel dans les soutes et 13 000 tonnes de sucre dans les cales ». Selon Jacky Bonnemains, président de Robin des Bois, l'engin risque tout bonnement "de couler au large du golfe de Gascogne à la faveur d'une tempête d'hiver" ». L'association a interpellé Dominique Voynet, ministre de l'environnement, et Jean-Claude Gayssot, ministre des transports, leur demandant que le navire soit déclaré comme épave ». Aux Affaires maritimes du Havre, on ne s'affole pas. C'est vrai, il a passé cinq ans à quai sous les chiures de goélands, mais il a été mis en conformité. Et il y a suffisamment de métal pour qu'il soit tenu pour solide. En tous cas, ce n'est pas une poubelle, loin de là. On a vu pire ». Nous voilà rassurés !

> Adelaide ROBAULT Le Petit Bouquet (C) 1999

From: "Chierico Navigante". Dal "manifesto" del 22/12/99

FRANCIA IL DISASTRO DELLA PETROLIERA ERICA

Arriva la marea nera Mobilitato l'esercito La chiazza oleosa sulle coste atlantiche la notte di Natale - S.d.P. - PARIGI

Una gigantesca marea nera appiccicosa, fuoriuscita dalla petroliera "Erica", spezzata in due una settimana fa dal mare in tempesta, potrebbe investire la costa atlantica francese la notte di Natale. Il vento che, dopo essersi acquietato un poco lunedì, ha ricominciato a soffiare verso la costa e il peggioramento delle condizioni del mare -con onde che nelle prossime ore potrebbero superare i sette metri - hanno vanificato il tentativo di una piccola flottiglia internazionale che sta cercando di aspirare dal mare la melma oleosa. Il ministro francese dei trasporti Jean-Claude Gayssot ha annunciato ieri all'Assemblea nazionale che le nove navi disinquinanti avrebbero pompato via circa 1.000 tonnellate di petrolio. Ben poca cosa rispetto alle 15.000 tonnellate della grande marea nera che è stata suddivisa dalle onde in tante piccole chiazze che avanzano su un fronte di settanta chilometri per circa trenta. Assai pessimista sulle possibilità di evitare il disastro ecologico l'ammiraglio Yves Naquet-Radiguet, responsabile della costa atlantica francese che, intervistato dalla "Rtl" Radio ha dichiarato: "Non so se sia impossibile evitare l'inquinamento della costa, ma non c'è dubbio che a questo punto sembra molto difficile evitarlo. Sembra ormai probabile che la chiazza arriverà". Il servizio metereologico francese ha reso noto ieri in serata che il petrolio potrebbe arrivare sulla piccola isola di Ile d'Yeu, nota località turistica, la notte della vigilia e sulle coste atlantiche il giorno di Natale. I lavoratori del porto di La Rochelle, poco più giù, hanno chiuso l'imboccatura del porto con delle barriere anti-inquinamento e le autorità hanno messo in stato d'allerta i reparti militari presenti nella regione. I villaggi e i centri di pescatori lungo la costa hanno già sospeso la pesca per non incappare nelle chiazze di petrolio e nonostante il governo abbia assicurato tempestivi risarcimenti per le perdite economiche da più parti, ed in particolare dal porto bretone di Le Guilvinec, si è lanciata l'idea di una campagna per boicottare i prodotti della Total-Fina affittuaria della nave. Il colosso francese del petrolio si è difeso accusando a sua volta la società "Panship Management" proprietaria della nave battente bandiera maltese inspiegabilmente spezzatasi in due lo scorso dodici dicembre. I 26 membri dell'equipaggio, tutti indiani, sono stati salvati dalle squadre di soccorso e il capitano, Karun Mathur, anch'esso indiano, è attualmente in carcere a Parigi. E' accusato di "aver messo in pericolo la vita altrui e di "inquinamento marittimo". In ogni caso la Total-Fina ha annunciato ieri che verserà una cifra pari a circa 300 miliardi di lire italiane per aiutare l'economia della zona colpita nella pesca, nel turismo e nella coltivazione delle ostriche. Il ministro Gayssot, nel corso del suo intervento al parlamento, ha annunciato da parte sua una inchiesta tecnica, amministrativa e giudiziaria. Ma il disastro ecologico di Natale - alcuni pescatori baschi hanno già trovato dei gabbiani uccisi dal petrolio- potrebbe ancora essere poca cosa se dai serbatoi della nave dovesse uscire tutto il resto del petrolio, circa 16,3 milioni di litri, che vi è immagazzinato.

 

Dal "manifesto" del 28 dicembre

FRANCIA AMBIENTE
Uccelli e pesci vittime del petrolio Total Fina
Cresce la marea nera. Sfondato il serbatoio posteriore della "Erika"
- ANNA MARIA MERLO - PARIGI


L a tempesta che ha imperversato sulla Francia del Nord domenica e quella che Meteo France annunciava per stanotte non contribuiscono ad aggiustare le cose per la marea nera sulle coste della Bretagna. Non solo la tempesta ha rallentato considerevolmente le operazioni di raccolta del petrolio scaraventato sulle coste, ma lo scatenamento del mare sembra aver ribaltato la parte posteriore della petroliera "Erika" affondata il 12 dicembre: di qui, avrebbe cominciato ad uscire altro petrolio. Ottomila tonnellate di combustibile viscido e pesante si sono già riversate in mare, ma altre 17mila sono ancora intrappolate nel serbatoio nella parte posteriore dell'"Erika", affondata mentre era in corso un tentativo di rimorchiarla a terra, dopo che la parte anteriore era colata a picco in poche ore.
Ieri i militanti di Greenpeace si sono fatti sentire alla Défense sotto le finestre della sede della Total Fina, la società che trasportava a suo nome il carico di petrolio sull'"Erika", petroliera "mondializzata", con bandiera maltese (di comodo), armatore italiano (la Tevere Shipping) ed equipaggio indiano. I manifestanti hanno riversato all'entrata dell'avveniristico grattacielo di Total Fina alcuni barili di petrolio viscoso pescato sulle coste bretoni e, a titolo di esempio, hanno lasciato sul terreno alcuni cadaveri di uccelli morti intrappolati nel greggio. "I resti di questi uccelli uccisi dal petrolio che stiamo offrendo al signor Thierry Desmarest sono soltanto una piccola parte dei moltissimi uccelli uccisi in questo mare nero" ha affermato Frederic Claveau, capo della missione "Oceano" di Greenpeace. Thierry Desmarest, contestato presidente-amministratore delegato di Total Fina, che per giorni non ha voluto saperne di assumere la benché minima responsabilità per la marea nera, ha affermato ieri che la sua società si impegna a mettere in azione un robot per sondare lo stato dello scafo affondato, a 120 metri sotto il mare.
Ma la ministra dell'Ambiente, Dominique Voynet - anch'essa contestata perché durante i primi dieci giorni della tragedia dell'"Erika" è rimasta alla Réunion, prima in viaggio ufficiale poi in vacanza senza farsi sentire dalla popolazione allo sbando - afferma che i costi per pompare il petrolio saranno enormi (150 milioni di euro), la procedura è molto complicata ("bisogna scaldare a 90 gradi una massa solidificata a 120 metri sotto il livello del mare") e che l'operazione durerà probabilmente "anni". La ministra, che in un primo tempo aveva addirittura ridimensionato la gravità dell'inquinamento, ha affermato che tocca alla Total Fina intervenire finanziariamente. Il ministro dei Trasporti, Jean Claude Gayssot ha promesso che la Francia renderà più severi i regolamenti marittimi e chiederà di più alle società che affittano petroliere. Anche il sindacato dei chimici chiede conto alle società petrolifere: devono essere loro a pagare per i danni ecologici e in futuro dovranno fare attenzione ai "rischi crescenti" legati alle petroliere vecchie e che battono bandiere di comodo, come nel caso dell'Erika, che aveva 25 anni di vita e bandiera maltese.

CONCLUSIONE: UN DISASTRO SENZA RIMEDIO

Crescono i costi per l'ambiente dopo il peggior disastro petrolifero in Europa [ Daily Telegraph ] Secondo esperti francesi e inglesi, l'affondamento della petroliera Erika al largo delle coste della Francia ha causato il peggior disastro ambientale in Europa. Si ritiene che più di 200.000 uccelli possano essere stati colpiti dalle 10.000 tonnellate di petrolio grezzo dopo che la petroliera si è spezzata in due a 40 miglia a sud di Brest, lo scorso 12 dicembre. Durante il fine settimana altro petrolio, fuoriuscito dall'imbarcazione che contiene altre 20.000 tonnellate, ha raggiunto le coste della Vandea e della Bretagna meridionale. Anche se solo una frazione di altri precedenti disastri petroliferi - quello della Amoco Cadiz e quella della Torrey Canyon - le cattive condizioni climatiche e la stagione invernale hanno reso le 10.000 tonnellate fuoriuscitre dalla maltese Erika molto più devastanti per gli uccelli e la fauna marina.
http://www.telegraph.co.uk/et?ac=001780751705390&rtmo=pbQISI3e&atmo=99999999 &pg=/et/00/1/10/wtank10.html