LE PETIT BOUQUET
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Le quotidien électronique de l'actualité française
No 574 - Paris, le mercredi 17 novembre 1999.


Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme. L'estuaire de la Seine se
meurt. « L'embouchure du deuxième fleuve français est la plus polluée
d'Europe », explique Le Figaro. Un comité d'experts est réuni trois jours
durant à Rouen, pour proposer des solutions à ce désastre écologique. Les
problèmes sont multiples : rejets d'eaux usées, dont celles de Paris qui ne
les traite correctement « que depuis quelques années », aménagements
portuaires « réalisés souvent sans aucun contrôle » et gravement polluant,
morcellement de l'estuaire du à la construction de ports (Le Havre, Rouen),
d'ouvrages d'art, tel le nouveau pont de Normandie, et bien sur le trafic
fluvial. « Il faudrait éviter de détruire l'un des derniers estuaires
européens présentant une richesse biologique », estime un militant
écologiste, Jacky Bonnemains. L'estuaire est une pouponnière pour les bars
et les soles, on y trouve encore des crevettes, des coquilles Saint-Jacques
et une grande diversité ornithologique. Mais le bilan est lourd. L'estuaire
détient un triste record de teneurs en métaux lourds, « comme le cadmium
dans les moules avec 3mg/kg ».(Hum ! y'a bon cadmium) Les quelques mesures
protectrices prises ces dix dernières années ne font pas le poids face à la
pollution et au bulldozer du développement économique. Un projet Port 2000
doit voir le jour dans l'estuaire, un pas de plus qui « risque d'accélérer
cette dégradation ». « Un tiers de notre activité économique arrive par la
mer en passant par Le Havre », conclut le quotidien qui doute que les
intérêts économiques et les conflits, nombreux, facilitent la sauvegarde de
cette zone, avant qu'il ne soit trop tard.